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Des espaces qui restent difficiles à maitriser

Malgré les progrès technologiques, ces marges de l’oekumène restent difficiles à coloniser tant la nature y est difficile à maitriser. Le cas de Fordlandia illustre parfaitement cette difficulté. Vers 1920, la majeure partie de la production mondiale de caoutchouc est contrôlée par les Britanniques (Malaisie, Ceylan). Henry Ford, fondateur de la marque du même nom, cherche à s’affranchir des plantations anglaises (éloignées de 20.000 km) pour la construction de ses pneus.

En 1927, il achète une concession de 25.000 km² en Amazonie (environ la surface de la Belgique) pour y cultiver des hévéas (arbre fournissant le caoutchouc).

Il y aménage une ville entière avec des centaines de pavillons, des écoles, des églises, des cinémas … et usines pour la fabrication des pneus.

Son projet tourna au désastre. Non seulement le sol était de qualité médiocre, les pluies insuffisantes et le terrain trop long à fertiliser (10km²/an), un champignon (« la rouille sudaméricaine ») vint détruire l’ensemble de ses plantations.

Ce champignon ne fait pas trop de dégat lorsque les hévéas poussent de manière naturelle dans la région puisque ceux-ci ont une densité assez faible et le champignon ne sait donc pas voyager. Dans les cultures, les arbres étant côte à côte, l’ensemble de la production est touchée. Ford fut donc contraint d’abandonner son projet, revendit ses terres au gouvernement et l’ensemble est maintenant laissé à l’abandon.

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Des espaces devenus « stratégiques »

Certains de ces déserts sont devenus des lieux stratégiques sous l’impulsion de différents facteurs :

Pour l’importance des ressources énergétiques et minérales (puits de pétrole dans les déserts)

Pour leur potentiel d’extension des espaces agricoles, notamment en défrichant les déserts verts ou en fertilisant le sol des déserts arides (comme le fait actuellement l’Arabie Saoudite).

Pour le potentiel touristique (excursions en traineau dans les déserts blancs, trekking dans les déserts arides,…).

Pour contrôler des portions de territoires (accès à la mer ou à d’autres pays pour le commerce). Au Brésil par exemple, le gouvernement s’implante selectedment en Amazonie pour affirmer cette portion de territoire comme étant la leur et éviter ainsi que les pays voisins ne s’y installent. En Mauritanie, des portions de désert sont fortement gardée par les autorités car on pourrait y construire un pipe-line.

Cette prise d’importance de certains territoires jusque-là laissé à l’abandon implique de nouvelles formes de peuplement, notamment en Arctique.

Durant la Guerre Froide, le contrôle de l’océan arctique était primordial (situé entre les USA et l’URSS) ce qui provoqua la construction de bases militaires. En outre, lorsque le prix du pétrole augmenta, on y construisit des plateformes pétrolières offshores (avant ce n’était pas rentable par rapport au prix du pétrole) mais aussi des complexes miniers et des agglomérations industrielles. Ainsi, dans les années ’30, l’URSS construisit la ville de Norilsk pour l’extraction et le traitement du nickel. La ville compte 230.000 habitants vivant à une température moyenne de -40°. On remarque l’architecture ‘stalinienne’ visant à marquer l’empreinte russe sur ce territoire.

Cette ‘colonisation’ de l’Arctique dut faire face à une importante difficulté : assurer à le renouvellement de la main-d’oeuvre. En effet, la précarité des conditions de vie (plus d’homme que de femme, pas de divertissement,…) et les difficultés physiologiques d’adaptation à ce milieu (peu de clarté par jour, froid,…) limitent le nombre de volontaires. Deux solutions ont été envisagées : l’incitation (primes, hauts salaires,…) et les recrutements forcés (Goulag soviétique).

Autre difficulté, le réchauffement climatique est fort perceptible dans l’océan arctique.

Or, la fonte du permafrost (rose clair : années 2000 ; rose foncé : années 2100) risque d’endommager les infrastructures, ce qui limite le peuplement à grande échelle de cette zone.

Toutefois, la fonte de la banquise (bleu clair : années 2000 ; bleu foncé : années 2090) va ouvrir l’océan arctique et tracé de nouvelles voies maritimes (nouvelles opportunités de développement de cette zone).

Cette ouverture va complétement changer la géopolitique de l’Arctique. Cette perturbation de la géopolitique soulève deux questions :

- Quels pays auront une juridiction sur ces terres nouvelles ?

- Quels droits auront les organismes nonétatiques (compagnies pétrolières,…) et les autochtones vivant sur ces terres ?

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Les contraintes environnementales

Au sein de ces vides de peuplement, on retrouve des conditions physiques difficiles qui empêchent ou limitent fortement l’agriculture (et donc le développement humain).

Dans les déserts froids, il y a des conditions physiques extrêmes. Le froid est presque permanent (moins de 150 jours sans gel par an). Le permafrost empêche les cultures ou le dégel périodique de la couche superficielle du sol entrainent une production alimentaire endogène très limitée. L’agriculture n’est pas possible partout, les ressources sont en outre limitées.

Pour les parties les plus au nord, les ressources proviennent de la biomasse de la mer et des grands lacs (poissons, phoques, …). Pour les zones plus au sud, les lichens et herbes rases permettent la survie de grands mammifères qui sont alors chassés ou élevés extensivement par l’homme.

Les déserts secs se caractérisent par l’aridité du sol (précipitations inférieures à 300mm/ an, seuil nécessaire pour l’agriculture). Le sol a également une évapotranspiration potentielle (ETP) trop faible. Une agriculture pluviale est dès lors trop aléatoire ou impossible.

Dans de telles zones, la formations de noyaux sédentaires est inconcevable sans un apport complémentaires d’eau (nappes souterraines, cours d’eau allogènes (prenant source ailleurs)). Dans les déserts verts, on trouve une double contrainte :

La forêt dense complique la maîtrise du territoire lorsque les moyens techniques sont rudimentaires.

Médiocrité des conditions sanitaires : la chaleur humide favorise l’entretien d’éléments pathogènes transmis notamment par les moustiques (paludisme, fièvre jaune, maladie du sommeil, …).

La répartition des cas de fièvre jaune (30.000 décès/an), de paludisme (1.000.000 décès/an) et de trypanosomiase africaine, couramment appelée maladie du sommeil (50.000 à 70.000 nouveaux cas par an), montre bien que les déserts vert et secs sont les plus touchés.

Dans les déserts d’altitude, la principale contrainte est le froid qui ne permet pas la pratique de l’agriculture. En effet, la température chute de 6° pour 1000m.

Chaque région a sa propre limite au-delà de laquelle l’agriculture n’est plus possible :

300 m en Islande

2.000 m dans les Alpes

4.000 m dans l’Himalaya

D’autres contraintes viennent s’ajouter au froid, notamment la pente (nécessite des aménagements en terrasse pour les cultures) et l’isolement (pas d’apport de l’extérieur).

À l’origine, ces vides de peuplement étaient occupé par des populations éparses (se déplaçant pour trouver des ressources), souvent mobiles, formées de chasseurs-cueilleurs / pêcheurs ou éleveurs. On retrouve tout de même quelques noyaux sédentaires (oasis du Sahara, vallées des fleuves allogènes,…).

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Les déserts secs

Ils sont localisés dans la diagonale aride de l’Eurasie (du Sahara occidental au désert de Gobi), en Afrique subsaharienne (le Kalahari, désert du Namib), en Amérique latine (désert d’Atacama) et en Australie (grand désert de Victoria). Ils se caractérisent par une présence humaine plus affirmée. Ils s’étendent sur 15 millions de km² (10% des terres émergées) et comptent près de 100 millions d’habitants (densité moyenne : 5 hab /km²).

Attention : sur les 100 millions d’habitants, 80 millions sont concentré dans les vallées du Nil, du Tigre et de l’Euphrate.

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