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La généralisation abusive

La généralisation abusive procède essentiellement d’un décalage entre les matériaux empiriques mobilisés à l’appui d’une démonstration et le degré de généralité auquel prétend cette interprétation. Le reproche formulé à l’égard de certaines interprétations qui se veulent très générales tient ainsi au fait que les bases empiriques sur lesquelles elles reposent ne sont pas assez solides, ne constituent pas un socle suffisamment stable pour soutenir empiriquement l’interprétation proposée par le chercheur.

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La surinterprétation :

Même en l’absence de démarcation claire entre interprétation et surinterprétation, l’idée même de surinterprétatioon peut paraître comme difficile à défendre, elle est en fait mise en pratique de façon continue par la communauté anthropologique, au sain de laquelle la qualité des travaux de uns et des autres est évaluée, soupesée en continu par les membres de la communauté professionnelle qui partagent un ensemble d’intérêts de recherche.

Avec Olivier de Sardan, on peut convenir qu’il y a surinterprétation dans «tous les cas où apparaît une contradiction significative entre les références empiriques et les propositions interprétatives».

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Interpréter des matériaux empiriques

Les interprétations du monde social proposées par les anthropologues sont censées reposer sur la discussion de matériaux empiriques, et ne pas relever d’idées préconçues sur le monde social. Il y a ainsi ce qu’on peut appeler des « contraintes empiriques » à l’interprétation anthropologique.

Ainsi, les interprétations anthropologiques doivent-elles présenter à la fois une cohérence logique, et un ancrage dans les matériaux empiriques à partir desquels ces interprétations sont produites. Les travaux anthropologiques s’efforcent de préserver « un double lien » :

- un lien entre les données obtenues et le « réel de référence » est assuré par le respect de procédures méthodologiques qui assurent une certaine validité aux données.

- un lien entre les données obtenues par l’enquête et les interprétations qui sont construites par l’anthropologue : l’interprétation en anthropologie, comme en sciences sociales en général, se distingue de « l’interprétation libre » du sens commun ou de la spéculation philosophique par son souci d’une référence à un corpus de données systématiques produites par l’enquête empirique.

Les travaux en anthropologie sont donc tenus de respecter à la fois une rigueur logique, une rigueur méthodologique, et enfin une rigueur interprétative. C’est en comparaison de cette triple rigueur qu’est évaluée et que leur est reconnue une plus ou moins grande plausibilité.

Un point essentiel pour rendre compte des pratiques corruptives réside dans la reconnaissance de leur « enchâssement ». En particulier, les pratiques corruptives sont enchâssées dans le fonctionnement des administrations, lui-même enchâssé dans un ensemble de logiques sociales, qui sont elles-mêmes situées historiquement.

Les pratiques corruptives sont donc d’abord enchâssées dans des pratiques administratives et par exemple dans le recours à des «bénévoles » de tous ordres qui se chargent des tâches que devraient exercer les fonctionnaires (ex : morgue CNHU, bénévoles des contrôles routiers, etc.), lesquels doivent être gratifiés. L’enchâssement existe enfin également dans un ensemble de «logiques sociales et culturelles », à savoir notamment :

- le pluralisme des normes et la valorisation de « la personne avant l’institution » : il y a souvent plus d’un système de normes qui peut s’appliquer, dans la vie sociale d’une manière plus générale, et la personnalisation des relations est importante.

- une « surmonétarisation » des relations sociales, et l’importance du recours à l’argent dans toute une série de situations de la vie quotidienne.

- le « coût social de l’intégrité ». Se tenir à l’écart des pratiques corruptives, conçues dans une série de configurations comme une manifestation normale de solidarité et de compréhension, a un coût social qui peut s’avérer élevé (ostracismes, mises à l’écart)

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L’articulation à la littérature existante

Les anthropologues sont toujours amenés à situer leurs observations et leurs interprétations dans l’espace des savoirs anthropologiques. L’histoire de l’anthropologie comme des autres sciences sociales est jalonnée de discussions questionnant le bienfondé de telle ou telle approche d’un phénomène donné. Toute recherche empirique conçue dans un dialogue avec les travaux existants, toujours un travail de lecture, travail documentaire, qui est préalable à la réalisation de l’enquête de terrain. Cette étape documentaire est indispensable pour deux raisons :

1. Etre informé des recherches déjà menées: savoir ce qui a déjà été produit sur un sujet permet de mettre en place une certaine cumulativité. Il faut donc connaître « l’état de la question ».

2. Sur le plan de la préparation de la relation d’enquête, développer une certaine connaissance de la réalité sur laquelle on entend mener une enquête permet aussi d’accumuler une certaine compétence sur le sujet de la recherche envisagée, et de gagner ainsi en légitimité aux yeux des personnes auprès desquelles l’enquête sera menée.

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