Menu

La naissance du mouvement flamand

Les intellectuels vont tenter de recréer une langue commune, de créer une littérature en langue flamande, d’unifier l’orthographe et la grammaire. Les premiers intellectuels flamands ont pour objectif de créer une langue flamande. Le mouvement flamand n’est pas, à l’origine, un mouvement populaire, mais bien intellectuel. Il n’a pas d’influence majeure sur le monde politique. Dans un premier temps, les flamingants sont patriotes, et redoutent surtout une annexion à la France. L’Etat belge n’est pas la cible de leurs revendications.

En savoir plus...

Seconde guerre scolaire (1950 – 1958) & le Pacte scolaire de 58’

L’accord intervenu après la Première Guerre mondiale sur le financement de l’école primaire (publique et libre) ne concernait pas l’enseignement moyen et secondaire. L’évolution de la société rend nécessaire l’amélioration du niveau d’instruction. C’est le dernier soubresaut de la guerre entre catholiques et anticléricaux.

a. 1950-1954

Profitant de sa majorité absolue, le P.S.C.- C.V.P. prend diverses mesures dont les principaux aspects sont : important soutient financier à l’enseignement libre

ouverture de l’enseignement officiel aux diplômés de l’enseignement libre

mise en place de commissions mixtes qui ont un pouvoir d’avis sur les programmes scolaires, la création d’écoles de l’Etat et la reconnaissance des écoles libres.  très critiqué par l’opposition laïque (socialiste et libérale).

b. 1954-1958

La victoire des partis laïques en 1954 permet au ministre socialiste du l’Instruction publique, Léo Collard de mener une politique

- de développement de l’enseignement officiel

- d’abandon des mesures fav. à l’enseignement libre

- des profs de l’enseignement officiel issus de l’enseign. libre sont renvoyés.

La loi Collard est la cause de la seconde guerre scolaire. Le monde catholique, appuyé par le clergé dénonce la politique du gouvernement. Un Comité national de Défense des Libertés démocratiques est mis sur pied et organise de vastes manifestations.

c. Le Pacte de 1958

Les élections de 1958 sont remportées par les catholiques mais ils n’obtiennent pas la majorité dans les deux Chambres et sont forcés de constituer un gouvernement minoritaire, aucun accord avec les partis laïques n’étant possible tant que la question scolaire n’est pas réglée.

On négocie donc un compromis : le Pacte Scolaire (1958). On reconnaît le droit aux subsides pour l’enseignement officiel (de l’Etat, des communes et provinces) et pour l’enseignement libre (catholique). Le chef de famille peut donc choisir l’école qu’il veut pour ses enfants. Ce pacte va favoriser la construction d’écoles des deux réseaux, et le respect du clivage entre catholiques et non catholiques. + Gratuité enseign. moyen et subsides écoles fct du nbr élèves. + Comm. nat. du Pacte sc.

En savoir plus...

De 1848 à 1914

Dans la plupart des pays où il y a eu des relations difficiles entre Eglise et Etat, celles-ci se sont focalisées sur la question de l’enseignement. En Belgique, on avait créé, via la Constitution, diverses libertés (de religion, d’enseignement,…) mais on n’avait pas organisé de manière précise les relations entre l’Eglise et l’Etat. L’Eglise reste bien structurée et puissante. Elle va prendre en charge, dès l’indépendance de la Belgique, de nombreuses activités – notamment en matière d’enseignement. En assurant la formation des jeunes, elle renforce son poids sur la société. Il va donc y avoir un nombre important de conflits en conséquence.

a. La Loi Nothomb (1842)

- Toutes les communes doivent disposer d’une école primaire. Mais elles peuvent décider d’adopter une école libre : autrement dit, elles peuvent créer une école primaire (communale), ou consacrer une école libre, organisée par l’Eglise. Par conséquent, dans beaucoup de communes, surtout à majorité catholique, on va adopter l’école déjà existante, catholique. Dans les communes libérales, on créera des écoles primaires officielles.

- Le cours de religion est obligatoire – peu importe le réseau (officiel ou libre).

- Le clergé a un droit de regard sur les manuels, peu importe les écoles, et peut donc refuser ce qui lui semble non convenable.

- Aucun diplôme n’est requis pour enseigner : toutes les congrégations, tous leurs membres, peuvent enseigner, pour peu qu’ils en aient envie.

Les libéraux ont fait cette concession car ils ne voulaient pas de rupture de l’ordre unioniste encore en vogue à l’époque. Qui plus est, même dans les milieux libéraux, on continue à considérer que la religion est une bonne façon de garder le contrôle sur la société, et surtout les masses ouvrières.

b. Loi sur l’enseignement moyen (1850)

Les libéraux forment une majorité parlementaire et au gouvernement. Ils promulguent une loi beaucoup moins favorable à l’Eglise.

- On crée un véritable enseignement de l’Etat pour les secondaires : dix athénées et cinquante écoles moyennes dépendant de l’Etat. Notons néanmoins que ces écoles étaient surtout fréquentées par la bourgeoisie, les pauvres n’allant pas au-delà de l’enseignement primaire. L’idée de dégager l’enseignement secondaire de l’emprise catholique plaisait donc aux libéraux.

c. Loi Van Humbeek (1879)

Les catholiques reviennent au pouvoir en 1870. Ils restent au pouvoir jusqu’en 1878. Après cette parenthèse de pouvoir catholique, on crée un ministère de l’Instruction publique. C’est une pierre dans le jardin des catholiques, qui pensaient qu’il n’y avait aucun besoin d’intervention de l’Etat en matière d’enseignement. On montre alors que l’enseignement relève de l’Etat. En 1879, le nouveau ministre

Van Humbeek va promulguer une nouvelle loi, qui va beaucoup plus loin.

- L’adoption est supprimée : chaque commune doit posséder une école communale, officielle – même s’il existe déjà une école libre sur leur territoire.

- Les enseignants doivent être diplômés d’une Ecole Normale de l’Etat. On est dans une société où les savoirs évoluent, et, qui plus est, on veut exiger un certain niveau des enseignants, qui doivent passer par l’Etat.

- Les cours de religion ne peuvent se donner qu’en dehors des heures de classe. C’est une mesure très dure : les cours de religion ne sont donc plus obligatoires, ils sont extraits du programme.

Une aile plus radicale des libéraux voulait supprimer complètement l’enseignement de la religion à l’école. C’est cependant la tendance la plus conciliatrice qui va l’emporter.

- La Loi Van Humbeek est votée à la Chambre, où les libéraux disposent d’une solide majorité.

Au Sénat, leur majorité est moins solide. On amène un sénateur libéral très malade, quasiment mourant : le projet est adopté à une voix de majorité. Il mourra quelques jours plus tard – la presse catholique présentera cela comme une punition divine.

- Cela montre à quel point le débat était vif… c’est le début d’une guerre scolaire.

d. La guerre scolaire

- Le clergé lance des attaques contre la loi : il refuse de donner cours dans les écoles publiques.

- Les catholiques mettent en place un enseignement libre parallèle (à l’origine du réseau catholique qu’on connaît aujourd’hui). Cet enseignement libre aura beaucoup de succès, malgré les efforts du ministre.

- Des pressions très dures sont imposées aux parents de part et d’autre. L’Eglise refuse les sacrements aux parents qui mettent leurs enfants dans les écoles officielles. Les administrations communales libérales vont faire pression sur leurs membres pour qu’ils mettent leurs enfants dans les écoles officielles.

- Cette guerre scolaire est la préoccupation majeure du gouvernement de 1878 à 1884. Il est obligé de démettre des bourgmestres qui refusent d’appliquer la loi. Il prend des mesures contre le clergé. Qui plus est, il faut lever de nouveaux impôts pour financer l’enseignement officiel : la pression fiscale sur la population augmente (« Gros » impôts).

- On a donc un pays divisé en deux sociétés parallèles, sur un clivage philosophique.

- On rompt les relations diplomatiques avec le Vatican.

La guerre scolaire est un moment vital dans l’histoire de Belgique – et sera la source de la défaite des libéraux en 1884. e. Loi Jacobs (1884)

Les catholiques reviennent au pouvoir en 1884.

- On rétablit le cours de religion (mais facultatif) dans le programme des cours.

- On rétablit la possibilité, pour les communes, d’adopter une école libre.

f. Loi Schollaert (1895)

- On rétablit l’enseignement obligatoire de la religion.

- L’Etat doit subventionner les écoles libres qui respectent les programmes légaux.

g. L’obligation scolaire

Il y a un certain nombre de réflexions sur l’opportunité de l’obligation scolaire pour toute la population. Les libéraux (et socialistes) sont très favorables à une obligation pour les enfants d’aller à l’école. Cette question est liée à la réglementation du travail des enfants (qui ne travailleront plus pour aller à l’école).

Les plus conservateurs (libéraux comme catholiques) vont défendre la liberté du père de famille de choisir entre l’école et l’usine pour ses enfants, contre l’obligation scolaire.

En 1914, on vote l’obligation scolaire jusqu’à douze ans pour tous les enfants. L’Etat prend en charge le traitement de tous les instituteurs.

La Belgique est un des derniers pays d’Europe à imposer l’obligation scolaire.

En savoir plus...

Un monde unifié et fragmenté à la fois

Au tournant du siècle la planète apparait à la fois unifiée et fragmentée. Unification et homogénéisation d’une part. Aux rapports de dominant à dominé, qui étaient la règle avant 1939, se sont peu à peu substituer des rapports théoriquement égalitaires, faisant tripler le nombre des acteurs étatiques en trente ans (naissance du Tiers Monde). Face aux pays les moins avancés, qui s’enfoncent dans le sous développement et la guerre civile, les nouveaux pays industrialisés (« quatre dragons »)ont fait une percée économique remarquée, interrompu par la crise née en 1997 en Thaïlande. Les Etats issus de l’Union soviétique, la Chine et l’Europe orientale veulent participer à la vie internationale. La fracture idéologique étant moins présente, le monde évolue donc vers un système homogène. Face à la multiplication des conflits, l’ONU est de plus en plus sollicitée, et pour des missions chaque fois plus complexe.

Mais ses capacités à désamorcer les conflits de l’après guerre froide doivent être réévalué à la baisse (échec au Cambodge, en Somalie, FORPRONU en Yougoslavie n’a pas su rester neutre). Quasi faillite financière de l’organisation, avec expansion de son rôle de paix et sa capacité limitée à gérer des opérations de plus en plus couteuse. Le recours à l’ONU est systématique : Irak, Cambodge, en Afrique, dans l’ex Yougoslavie, en Albanie (déploiement d’une force multinationale (avril-aout 1997). Au Timor Oriental où la guérilla fait rage contre Djakarta, souhaitant l’indépendance (référendum 1999), envoie d’une force multinationale (INTERFET). L’ONU envoie des casques bleus en Sierra Leone et des observateurs militaires en RDC. Parallèlement on assiste à une floraison de regroupement d’Etats (forum Asie Pacifique en novembre 1998...).

Outre la sphère politico-idéologique, la planète est plus homogène sur le plan économique : le monde est façonné par le capitalisme américain. L’Organisation mondiale du commerce (1er janvier 1995) succède au GATT et s’efforce de favoriser les échanges par la libéralisation et contribue ainsi à la mondialisation, à laquelle la Chine populaire apporte son poids démographique.

Explosion démographique, réseaux mondiaux de communication, problème d’environnement, gaspillage des ressources vitales, élimination des déchets, catastrophes naturelles ou technologiques (Tchernobyl en avril 1986, naufrage de l’Erika en décembre 1999) pèsent dans la vie quotidienne de chaque habitant de la planète, relativisent tous les antagonismes et ignorent les frontières (« vache folle en Europe », division sur la question du nucléaire). La communauté internationale s’efforce de s’organiser, avec des succès relatifs, en particulier pour réduire les émissions de gaz carbonique dans l’atmosphère tenues pour responsables du réchauffement de la terre (Conférence de Kyoto en décembre 1997, réduction de 5% des émissions de gaz a effet de serre d’ici à 2010/ aux émissions de 1990). Mais les promesses ne sont pas tenues et les Américains sont opposés. Dans le domaine spirituel le triomphe de Jean- Paul II exprime aussi l’émergence d’une société mondiale.

D’un côté le monde est plus uni, de l’autre il est plus fragmenté. On perçoit dans la recomposition du paysage mondial une tendance à la constitution de groupement régional. Le multilatéralisme, prôné et entrainé par le GATT, est battu en brèche par la création de blocsrégionaux, tentés de constituer des refuges et des parades à une mondialisation de l’économie : CEE, UMA (Union du Maghreb arabe), ASEAN, ALENA (1994 : USA, Mexique, Canada), MERCOSUR (1995 : Argentine, Paraguay, Uruguay, Brésil, 1996 : Chili et Bolivie), APEC (zone de coopération Asie Pacifique 21 membres). Les représentants des quinze pays membres de l’Union européenne et des 71 pays ACP signent à Cotonou (juin 2000) un accord destiné à prolonger la convention de Lomé. A Lomé (Togo), en juillet 2000, le sommet des chefs d’Etat africains adopte l’acte constitutif de l’Union africaine qui devrait, à terme, remplacer l’OUA. Des déclarations de guerre opposent les blocs les uns aux autres et des pulsions protectionnistes réapparaissent en raison de l’agressivité commerciale des producteurs asiatiques et, à l’intérieur de l’APEC, les pays d’Asie font prévaloir leurs intérêts face aux USA.

En outre l’ordre international est ébranlé par la fin de la guerre froide à laquelle succède un système déstructuré, instable.

Trois piliers en sont fragilisés: le modèle étatique, l’intangibilité des frontières, la non-ingérence. - Mise en cause par les phénomènes planétaires et par toute sorte d’atteintes (mafias, trafics, migration clandestines) le modèle étatique s’avère incapable de fonctionner dans un nombre de plus en plus grand de situations (Ex URSS, ex-Yougoslavie). La disparition de la dictature (et de la peur) ravive les vieilles haines et les plaies qu’on prétendait cicatrisés. Les institutions résistent mal aux diversités ethniques, linguistiques et religieuses en Inde, Turquie, Mexique, Canada. Risque d’éclatement en Indonésie.

Craquement séparatiste en Belgique et en Italie. Régionalisme en Espagne. Partout les flux transnationaux (marchandises et hommes, mais aussi marché financier, société de l’information, narcotique) remettent en question le rôle de l’Etat nation.

Beaucoup de pays sous développés connaissent une déliquescence des structures étatiques. Et même dans les pays développés, on assiste à un grignotage du principe de souveraineté, en raison de la pression de l’universalisme et des engagements internationaux. L’intangibilité des frontières. En Afrique, les frontières sont remises en cause, en Ethiopie, au Soudan, en Somalie. En Europe, où le statut quo territorial était une règle absolue de la vie internationale (Réunification allemande bien passée), voit ses frontières remises en cause par le réveil des nationalités, les exigences identitaires. L’implosion de l’Union soviétique, l’éclatement de la Yougoslavie, la séparation à l’amiable de la Tchécoslovaquie sont des évènements considérables, qui bouleversent la carte de l’Europe et l’achemine vers une balkanisation pleine de danger.

Face aux violences et aux risques d’implosion, un autre tabou est remis en cause : celui de la non ingérence dans les affaires internes des Etats. Par une résolution en 1991, le conseil de sécurité a admis l’existence d’un droit d’ingérence lorsque la violation des Droits de l’homme à l’intérieur d’un Etat constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales (Irak, Somalie, sous prétexte humanitaire). L’aide au développement est de plus en plus souvent subordonnée à une gestion saine et à une démocratisation. Evolution du droit des gens avec la création par l’ONU en 1993 du Tribunal pénal international de la Haye (TPI) pour juger des crimes de guerre commis dans l’ex-Yougoslavie (mai 1996). Elle devient permanente en 1998 et compétente pour juger des génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et agressions. L’extradition de Milosevic (2001), pour être jugé par le Tribunal international de la Haye, est pour certain une avancée majeure. L’OTAN a recours à la force contre la Yougoslavie.

Dans ce monde nouveau de l’après guerre froide, la sécurité n’est pas moindre ; elle est fragilisée : réveil des nationalismes, exode des masses d’immigrants, multiplication des conflits intra-étatique, terrorisme, éventuel recours incontrôlé aux armes nucléaires. L’Utopie de paix perpétuelle qui semblait à portée de main au printemps 1990 a fait place aux incertitudes d’un ordre international instable et aléatoire (voir carte p 229).

En savoir plus...

Persistance de l'opposition Nord-Sud : des mondes violents

Le Monde extra-européen est concerné par trois menaces globales : le surarmement, l’endettement et de défi démographique, prouvant la persistance et même l’aggravation du conflit Nord-Sud que, de l’Asie ex-soviétique jusqu’en Asie, l’intégrisme musulman attise malgré une situation économique tout en nuances. Les Etats-Unis prennent la tête d’une croisade, qui vise plusieurs pays du Proche-Orient, faisant conflit de civilisation. Paradoxalement, le désarmement au Nord conduit à une attitude inverse dans le Tiers Monde, engagé dans une véritable course aux armements. Les Etats successeurs de l’ex Union soviétique bradent les produits de leur industrie militaire. Le nombre d’Etats ayants acquis la capacité de se doter de l’arme atomique s’accroît : outre Israël, après l’Inde (1974), l’Afrique du Sud (1979), le Pakistan (1998) se profile ceux qui sont en passe de la maîtriser : l’Irak, l’Iran, la Corée du Nord. Les armes et technologies (dont les armes chimiques) modernes sont susceptibles d’ébranler la stabilité régionale et la sécurité internationale. Le Proche Orient est devenu une zone à forte densité d’engins balistiques. Le président Bush saisit cette occasion pour proposer un plan tendant à éliminer les armes de destruction massive au Proche-Orient. Cette idée est adoptée par les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU => le traité interdisant la production, l’emploi et le stockage des armes chimiques est signé à paris (15 janvier 1993) par 130 pays, qui devront détruire leur stocks sur 10 ans avec vérification sur place.

Tandis que l’endettement du Tiers monde atteint en 1995, 2 000 milliards de dollars, l’aide publique au développement atteint son niveau le plus bas depuis 1970. Une cinquantaine de pays sont en état de surendettement prolongé : Latino américains, Africains, Philippines, Viêtnam et l’Europe de l’Est. => Des mesures exceptionnelles sont prises par les gouvernements (Mexique, Venezuela) qui obtiennent le rééchelonnement de leur dette. Des manifestations et des grèves éclatent un peu partout. Le FMI devient la bête noire des dirigeants de ces pays. L’allégement de la dette est au centre des travaux de la CNUCED (1987) et du sommet mondial de Copenhague pour le développement social (1995). Malgré l’annulation par les occidentaux qui annulent une partie de la dette de 35 pais africains (1989) ou qui réduisent les dettes publiques de la Pologne et de l’Egypte (1991) des crises subsistent (dévaluation de 50% du franc CFA, crise du Peso mexicain). A l’occasion de l’an 2000, les pays les plus riches envisagent d’effacer la dette des plus pauvres. Le double défi démographique réside dans la double disparité, d’une part, entre la croissance de la population et celle, moins forte, des ressources de la planète, et d’autre part, entre des pays nantis, à bas taux de reproduction démographique, et des pays pauvres, fragilisés par l’explosion démographique. En 1999, la population des pays développés ne représente qu’un quart de la population mondiale et elle dispose en moyenne des trois quarts des richesses produites dans le monde. => Conférence du Caire en 1994 qui insiste sur le nécessaire ralentissement de la croissance démographique. En 30 ans, l’écart entre les pays riches et les pays pauvres a doublé. « Bombe démographique » et migrations de populations constituent des réalités de relation internationales. L’aide est donc une nécessité et le problème d’autant plus délicat à résoudre que le Tiers Monde est multiple et son développement inégal. Certains pays profitent de leur intégration à l’économie mondiale, d’autre en pâtissent.

Parlons à présent des troubles latents ou non qui traversent le Tiers Monde - En Asie, au début des années 1990, la stabilité politique, la croissance du commerce intra régional et la prospérité économique semblent effacer les rivalités territoriales et militaires. Mais à la fin de ces mêmes années, les rivalités persistent. La Chine populaire et l’Inde entament un dialogue en 1993. Rapprochement entre Pékin et Moscou en 1996. Mais la crise économique asiatique en 1997-1998 appauvrit la population de la région (Indonésie la plus touchée, récession au Japon). Du coup les ambitions nationales s’affirment. De plus Inde et Pakistan se retrouvent face à face (effacement américain et effondrement soviétique) ayanttout deux la puissance nucléaire et promeuvent au rang de puissance régionale l’Indonésie, l’Iran et la Turquie (en + de Chine et Japon et des pays de l’ASEAN). Le Japon ne veut plus se contenter de jouer un rôle dans les relations économiques internationales : il revendique le statut d’acteur politique aspirant à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et il ne limite pas son action à l’Asie. On note une montée en puissance militaire de la Chine. Rétrocession de Hong Kong en 1997. A deux reprises (printemps 1996, automne 1998), la Chine manifeste son ambition de récupérer Taiwan et son mécontentement face à toute manoeuvre tendant à accroître la capacité défensive de l’île, dans le cadre du système de défense américano-nippon. La transition entre le promoteur de l’ouverture économique de la Chine et responsable de la répression du « printemps de Pékin », Deng Xiaoping (mort en février 1997) et Jiang Zemin est un modèle de réussite. Normalisation des relations sino-américaines (deux rencontre avec Bill Clinton) et tournant dans l’attitude occidentale à l’égard de la question des droits de l’homme en Chine. Mais le fait qu’elle veuille conforter son influence en Asie du Sud-est aux dépends des Etats-Unis (rapprochement sino-pakistanais en matière nucléaire) inquiète les USA (maintient de la présence américaine en Corée du Sud et au Japon)

Plusieurs pays d’Asie sont troublés : le Cambodge ne se remet pas de ses années de feu (1975- 1979) et de la sédition des Khmers rouges. En Afghanistan le régime communiste s’effondre (1992), mais les affrontements entre factions afghanes aboutissent à la prise de Kaboul (septembre 1996) par les « talibans », qui ne parviennent pas à imposer leur loi sur toute l’Afghanistan et la guerre y persiste, à l’initiative du commandement Massoud, symbole de l’opposition assassiné en septembre 2001. En Indonésie l’intégrité et l’unité de semblent menacés suite aux émeutes de mai qui contraignent à la démission le président Suharto. Le Timor oriental accède à l’indépendance en 2002 malgré les atrocités commises par les milices pro-indonésiennes et la mise en place de force militaire sous la responsabilité de l’ONU. La Corée du Nord s’engage à geler son programme nucléaire en 1994 et des pourparlers sur la paix dans la péninsule coréenne sont entamés sous la double égide de Pékin et de Washington (1997). La rencontre des deux présidents coréens en 2000 semble enclencher le processus de réunification. L’opposition entre l’Inde et le Pakistan à propos du Cachemire est toujours vive : la guérilla séparatiste se poursuit, les deux armées s’affrontent le long de la frontière commune (1997-1999), tension régionale vive.

La situation de l’Afrique est contrastée entre les pays acquis au jeu démocratique et des Etats où la démocratie est à l’épreuve de la misère (coup d’Etat militaire au Nigéria, en Guinée, au Congo). La guerre civile accompagnée de pillages et de massacres concerne particulièrement le Libéria (1996), le Niger (juillet 1996), la Sierra Leone (1997-1998), la Côte d’Ivoire (1999- 2000).

Un peu partout des mouvements autonomistes armés sapent l’autorité de l’Etat et le dogme de l’intangibilité des frontières et remis en cause. Au terme de trente ans de guerre contre l’Ethiopie, les Erythréens accèdent à l’indépendance (mai 1993), accord de paix en 2000. La Somalie démembrée entre le Nord et le Sud après le départ du général Syaad Barré (janvier 1991), sombre dans le chao et la famine qui suscite l’intervention en décembre 1992 d’une force militaire internationale d’urgence (restore hope) sous commandement américain. L’enlisement de ces forces contraint l’ONU à engager 28000 casques bleus dans l’opération la plus importante (nombre et coût) que l’ONU ait engagée. L’ONUSOM évacue en mars 1995. La situation la plus grave concerne le centre de l’Afrique. Déclenchés à la suite de l’assassinat des présidents rwandais et burundais en avril 1994, des affrontements entre Tutsis et Hutus ensanglantent le Rwanda (où s’avril à juin les Tutsis sont massacrés par les Hutus). Ce génocide (où plus de 500 000 personnes sont assassinées) amène la France à intervenir (juin aout 1994) dans le cadre d’une opération humanitaire sous mandat de l’ONU. A son tour, le Burundi est le théâtre de violences (mars 1995 et printemps 1996). La guerre civile qui s’ensuit, la rébellion qui progresse au printemps 1997 aboutissent à la chute du maréchal Mobutu (mai 1997). Le chef des rebelles, Laurent-Désiré Kabila, se proclame président de la République démocratique du Congo. Mais s’il ne réussit pas à faire revenir l’ordre (rivalité ethniques, appétits des pays voisins, Rwanda et Ouganda). Il est assassiné en 2001. La République démocratique du Congo s’enfonce dans une crise inextricable. La guerre civile reprend en Angola. Le Soudan est déchiré entre le Nord Musulman et le Sud chrétien et animiste, qui obtient son droit à l’autodétermination. En Algérie, malgré l’état d’urgence instauré par l’armée qui a pris le pouvoir, le terrorisme se développe. La multiplication des attentats crée une véritable atmosphère de guerre civile, qui n’épargne pas les étrangers. L’élection de Bouteflika en 2001 ne met pas fin aux violences. La question du Sahara occidental n’est toujours par régler. Le référendum d’autodétermination est toujours ajourné, en raison du différend sur la composition du corps électoral. Au Proche-Orient le processus de paix israélo-arabe reste fragile en raison des violences des mouvements islamiques (attentats), des réticences de la Syrie face aux négociations et surtout de la politique intransigeante du gouvernement Netanyahou (mai 1996 - mai 1999). Le nouveau Premier ministre israélien, qui n’a pas reconnu la légitimité des accords d’Oslo, a en effet autorisé la reprise de la colonisation en Cisjordanie et à Gaza. Le cycle infernal attentats- répression reprend de plus belle (tirs du Hezbollah sur la Galilée et massacre de Cana, avril 1996). Malgré une forte pression internationale (pays arabes, américains...) le gouvernement israélien contrôle toujours plus de 90% des territoires palestiniens occupés. Les Américains s’impliquent en organisant les négociations de Wye Plantation (octobre 1998), qui se termine par un accord selon lequel les Israéliens doivent se retirer d’une partie de la Cisjordanie en contrepartie de l’engagement palestinien à lutter contre le terrorisme. L’espoir naît de l’élection du candidat travailliste Ehoud Barak (mai 1999) au poste de premier ministre : il réussit à sortir Tsahal du bourbier du Liban sud en mai 2000 (occupation militaire depuis 1978).

En revanche il échoue dans la solution du problème palestinien. Les négociations israélo- palestiniennes sur la mise en oeuvre des accords de Wye River (octobre 1998) pour un accord cadre sur le statut définitif des territoires palestiniens, menées à partir d’avril 2000, ne permettent pas de faire des progrès. Le nombre de Colons en Cisjordanie et à Gaza grimpe.

La rencontre à Camp David (juillet 2000) entre Barak et Yasser Arafat (initiative de Clinton) n’aboutit pas. La situation dégénère (septembre 2000) dans des affrontements violents. Cette nouvelle intifada vise à établir un rapport de force plus favorable lors des négociations, mais l’échec et la démission d’Ehoud Barak (décembre 2000) mène tout droit à l’élection du chef du Likoud, Ariel Sharon (février 2001) et à une véritable situation de guerre (intervention de l’armée israélienne au Liban, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, recrudescence du terrorisme). (Voir p 222, chronologie sur le processus de paix) Le problème épineux de l’Irak suscite des crises graves. Depuis la guerre du Golfe, l’Irak est soumis à un embargo sévère sur le pétrole qui touche sa population mais n’entame pas la solidité du régime dictatorial de Saddam Hussein. En 1996, l’ONU accepte une levée partielle de l’embargo pour permettre à Bagdad de vendre du pétrole, afin d’acquérir des vivres et des médicaments. Les obstacles opposés aux missions de l’ONU, chargées de veiller au désarmement de l’Irak et d’inspecter les sites susceptibles de receler des centres de production d’armes de destruction massive, mènent à des crises à répétition en 1996, 1997 et surtout 1998 et se soldent en décembre 1998 par des frappes américaines et anglaises (renard du désert) et la volonté américaine d’obtenir la chute de Saddam Hussein.

En savoir plus...

La situation en Amérique centrale et en Amérique latine

La situation politique est apaisée. La guerre civile au Nicaragua est terminée, la réconciliation nationale au Salvador est installée, des élections libres sont organisées un peu partout, les économies se développent (aide du FMI) et le MERCOSUR est créé. Quand Castro refuse la pérestroïka de Gorbatchev, l’URSS se retire de Cuba et cesse toute aide économique en 1991. Les USA hésitent eux entre l’immobilisme (ou éventuellement le multilatéralisme) et l’interventionnisme, soit disant pour lutter contre la drogue.

Reagan verse illégalement des fonds aux antisandinistes du Nicaragua, c’est l’Irangate. Au final, l’administration cesse l’aide aux Contras et n’accepte pas non plus la livraison des armes soviétiques. En mars 1988, le Président Ortega et les Contras signent un cessez-le-feu au Nicaragua, en février 1990, des élections libres sont organisées et Chamorro de l’Union nationale d’opposition (antisandiniste) l’emporte, les USA lèvent alors l’embargo. En décembre 1989 au Panama c’est l’opération américaine Juste Cause pour restaurer pour chasser le général Noriega du pouvoir (il n’avait pas voulu aider les USA contre les sandinistes, et pour garder la prédominance sur le canal du Panama qui doit être restitué en 1999).

Après 12ans de guerre civile, c’est la réconciliation nationale au Salvador en décembre 1992. Duvalier prend exil en 1986 mais cela ne permet pas à Haïti de retrouver la paix. En 1991 un coup d’Etat est fomenté par la Junte. En septembre 1994, la pression des USA et de l’ONU permet de les faire céder et Aristide est élu démocratiquement président.

Avec l’entrée de pays géants ou miniatures et l’égalité de tous les pays malgré la participation financière, l’ONU se fragmente. Mais depuis peu, l’ONU recouvre un prestige mondial, en 1988, les casques bleus reçoivent le prix Nobel de paix. Avec l’intervention contre l’Irak, l’ONU montre sa nouvelle volonté à faire respecter le droit international. L’ONU est de plus en plus présente dans les résolutions de problèmes régionaux. Entre 1988 et 1992, l’ONU a lancé autant d’opération de maintient de la paix qu’en 40ans. Pour autant, l’ONU a du mal à participer à l’élaboration d’un nouvel ordre mondial.

En savoir plus...
S'abonner à ce flux RSS

Besoin d’avis?

Demandez maintenant un examen gratuit et sans engagement de votre site web.
Nous faisons un examen élaboré, et nous effectuons un rapport SEO avec des conseils
pour l’amélioration, la trouvabilité et la conversion de votre site web.

Audit SEO