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Le déploiement de l’économie monde européenne

L'économie-monde est un concept central dans les travaux de F. Braudel. Il la définit ainsi : "Un morceau de la planète économiquement autonome, capable pour l'essentiel de se suffire à luimême et auquel ses liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine unité organique."

L’économie-monde est donc une formation socio-spatiale qui :

  • Est économiquement autonome.
  • Tire sa cohérence de ses échanges internes.
  • Est constituée d'espaces politiques et culturels différents, qu'elle englobe.
  • Est délimité dans sa taille par le temps de déplacement de ses occupants, des objets et des communications.


Dont les limites se trouvent là ou commence une autre économie du même type, limites qui prennent souvent la forme de barrières naturelles, difficile à franchir.

Elle présente également une structure caractéristique :

Autour d’un centre qui tend à accumuler richesse, pouvoir, savoir et culture s’échelonne une hiérarchie de zones périphériques de moins en moins développées au fur et à mesure où l’on s’éloigne du centre.

Des relations asymétriques entre centre et périphérie : les espaces politiques et culturels de la périphérie sont dominés (militairement, économiquement, juridiquement ou politiquement) par le centre.

Au coeur du centre de l'économie-monde : un pôle, représenté par une ville dominante (par exemple Rome durant l’Empire romain ; actuellement la mégalopole européenne). L’économie-monde se forge au 16e siècle à la suite de l’expansion commerciale et coloniale des pays européens. L'Europe occidentale parvient alors à constituer autour d’elle et à son bénéfice une économie-monde qui deviendra planétaire au 20e siècle.

Cette hégémonie européenne ne put se faire que parce que la Chine ne poursuivit pas cette entreprise. En effet, entre 1405 et 1433 (avant même les Grandes découvertes), l’amiral chinois Zheng He entrepris de multiples expéditions maritimes pour le compte de l’empereur Yongle.

Ces expéditions furent toutefois brutalement interrompue par le successeur de ce dernier, Hongxi. Celui-ci estimait que ces expéditions menaçaient la stabilité de la pyramide politique chinoise (émergence d’une classe marchande). Cet arrêt brutal laissa le champ libre à l’Europe.

Moment majeur du déploiement de l’économie-monde européenne, la capture de l’Amérique permis à l’Europe de devenir maitre des océans.

Dès le 16e siècle, un afflux de métaux précieux en provenance d’Amérique va doper l’économie européenne en augmenter considérablement la disponibilité des liquidités. On assiste alors à une lente mais inéluctable monétarisation des rapports sociaux et à un renforcement compétitif des Etats ouverts sur l’Atlantique (chacun veut sa part).

A partir du 18e siècle, les réserves de terres du Nouveau Monde, en particulier aux Etats-Unis, permettent (avec les gisements de charbon) à l'Angleterre puis à l'Europe occidentale de faire sauter les limites environnementales à la croissance. Ainsi, il n’est plus nécessaire d’allouer des centaines de milliers d’hectares à la plantation de coton en Angleterre puisque les USA en fournissent suffisamment pour la population. Ces terres peuvent dès lors être utilisées pour autre chose. Du 16e au 18e siècle (orange foncé), le déploiement européen se limite à l’Asie et à l’Afrique. Cette vague se caractérise par des points d’appui sur les littoraux et une influence économique croissante. Cette influence économique est due d’une part à l’implantation de plantations (souvent esclavagistes) qui permettent de cultiver des aliments que l’on ne trouve pas en Europe (épices, cacao, thé, café,…) et d’autre part par des échanges commerciaux accrus, notamment avec la Chine. A partir de la fin du 18e siècle (orange clair), on assiste une expansion très rapide.

Cette expansion se fait d'abord par l'intermédiaire des compagnies commerciales de colonisation (Compagnies des Indes hollandaises, britanniques ou françaises), ensuite par le biais des Etats- Nations, avec la mise en place d'empires coloniaux.

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Les archipels de peuplement : formes anciennes, formes nouvelles

Il existe un contraste marqué entre les quelques rares foyers secondaires actuels de peuplement qui se dessinent déjà au début de notre ère (plateaux du Mexique central, Afrique occidentale,…) et les archipels de peuplement nés à partir du 16e siècle (Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique subsaharienne et en Océanie).

Cette partie est une analyse de la formation des archipels de peuplement en relation avec le déploiement de l'économie-monde européenne.

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La formation des continents humains : l’exemple de l’Inde (F. Durand-Dastès)

Les rendements très élevés et la productivité (rendement par travailleur) très faible des rizicultures permettent de fortes densités de population qui vont ensuite contribuer au maintien, voire au développement des rizicultures.

De plus, les rendements élevés de la riziculture apportent un surplus important. Celui-ci rend possible l'urbanisation et la formation d‘États relativement centralisés.

Or, dans un État centralisé, on a une mobilisation de la force de travail et l’organisation d'aménagements lourds, ce qui favorise le développement de la riziculture.

Cerise sur le gâteau, un État organisé a la capacité de régler les conflits à l'intérieur de ses frontières (paix favorables à la croissance de la population).

On a donc une double boucle de rétroaction dans ce schéma circulaire.

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Explication du lien entre technique agricole et production

Ce lien entre technique agricole et densité de population tient au faite qu’il s’agisse d’une relation systémique : l’amélioration des techniques agricoles autorise une augmentation de la population ; la croissance de la population oblige ou favorise une amélioration des structures agraires.

En outre, le progrès agricole est stimulé par différents facteurs. De fait, lorsque les excédents productifs (surplus) augmentent, on assiste une spécialisation croissante du travail, une multiplication des échanges, un renforcement des structures d'encadrement politique et une augmentation du nombre et de la taille des villes.

En retour, ces transformations stimulent le progrès technique, notamment en matière agricole.

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Du point de vue pratique

Au 16e siècle, on rencontre dans le Monde les situations suivantes :

  • Quelques hab/km² pour l’agriculture itinérante (savanes de l'Afrique occidentale, basses terres d'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud).
  • +/- 10 hab/km² pour l’agriculture à jachères courtes (hautes terres de l'Afrique de l'Ouest, Andes, Mexique).
  • De 10 à 50 hab/km² pour l’agriculture à rotation biennale ou triennale et culture attelée (bassin méditerranéen et majeure partie de l'Europe).
  • +/- 100 hab/km² pour l’agriculture pluviale permanente (Flandre, Toscane, Lombardie).
  • De 200 à 300 hab/km² pour l’agriculture irriguée (plaine indo-gangétique, golfe du Bengale, Chine du Sud, plaines du Japon, Java et deltas de l'Asie du Sud-Est).

Ces chiffres correspondent au chiffre obtenus par les calculs théoriques.

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