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Les bouleversements internes

De la guerre des Six jours à celle de Kippour, le Proche-Orient est secoué par des coups de force qui bouleversent l'échiquier régional. Mettant à profit le désengagement américain dû au processus de la détente et à la guerre du Viêt-nam, l'URSS y marque des points.

Au Soudan, un coup d'Etat en 1969 amène au pouvoir le général Nameiry qui met fin aux bonnes relations qui existaient avec l'URSS. Les conseillers soviétiques sont chassés du pays et les communistes soudanais sont pourchassés.

En Irak, en 1968, le général Aref est renversé par le général Bakr. Le parti Baas (laïc, socialiste et nationaliste) revient au pouvoir. L'un des dirigeants du Baas, Saddam Hussein, va négocier un rapprochement important qui aboutit à une véritable alliance entre l'Irak et l'URSS. Cette dernière s'engage à fournir à l'Irak des armes soviétiques et à lui acheter son pétrole.

En Syrie, le coup d'Etat de novembre 1970 amène au pouvoir Hafez el-Assad qui élimine les dirigeants prosoviétiques. Toutefois, il garde des bons contacts avec l'Union soviétique. Cette dernière fournit des armes en quantités à la Syrie. En Egypte, le colonel Nasser qui meurt en septembre 1970, est remplacé par el-Sadate. Les bonnes relations avec l'URSS se poursuivent. En 1971, un traité d'amitié soviéto-égyptien est signé au Caire, aux termes duquel les deux pays s'engagent à une non-ingérence réciproque de leurs affaires intérieures, à l'accroissement de leur coopération militaire et à l'aide économique soviétique. Toutefois, l'Egypte s'inquiète d'une trop grande dépendance à l'égard de l'URSS. Elle soutient le général Nameiry au Soudan contre les communistes. En 1972, l'Egypte chasse les conseillers soviétiques et annonce une « fusion totale » avec la Libye et la Syrie.

En Libye, le roi Idris proclame la République libyenne en 1969. Le colonel Kadhafi devient le chef du gouvernement. Cette révolution nationaliste est d'abord anticommuniste. Au sommet des pays non-engagés d'Alger, Kadhafi attaque Fidel Castro, accusé d'être allié à l'URSS.

L'Union des Républiques Arabes entre l'Egypte et la Libye se heurte à de nombreux obstacles dont la dissymétrie entre les démographies respectives des deux pays (3 millions contre 40 millions d'habitants).

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Le problème palestinien

La guerre de Six jours ne règle rien mais elle déstabilise toute la région. Elle accélère l'affirmation de la résistance palestinienne qui se développe depuis de la création de l'OLP (Organisation de la libération de la Palestine)

Le problème palestinien n'est pas né en 1967, mais sa considération augmente à partir de la guerre des Six jours. Jusqu'à 1067, la Jordanie détenait une partie de la Palestine, la Cisjordanie. En 1967, la Jordanie perd cette partie ainsi que Jérusalem. Or c'est en Jordanie que s'était réfugié les palestiniens ayant fuis Israël. Les militants de la nation s'organisent pour lutter contre Israël. Ils préparent des attentats, ils finissent par constituer un Etat dans l'Etat et menacer l'autorité de la dynastie des Hachémites (dirige le royaume de Jordanie).

En septembre 1970, le roi Hussein décide d'utiliser l'armée pour rétablir l'ordre dans les camps palestiniens. C'est l'opération « septembre noir ». Beaucoup de palestiniens quittent la Jordanie tant la répression est forte. Ils se réfugient au Liban, en Syrie et même en Israël. Le régime du roi Hussein est mis en quarantaine par les autres pays arabes.

Un commando palestinien sème la terreur en s'attaquant à l'équipe israélienne aux Jeux Olympiques de Munich, en 1972.

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La guerre des Six jours

La guerre des Six jours, en juin 1967, apporte à Israël le contrôle de la Cisjordanie et du Golan et crée des problèmes durables. Les Palestiniens affrontent l'Etat hébreu et certains Etats arabes n'hésitent pas à recourir au terrorisme international. En 1973, la guerre de Kippour va contribuer à bouleverser le cours de l'économie mondiale. A la suite de la crise de Suez (1956), les Casques bleus stationnent le long de la frontière israélo-égyptienne. Cette paix instable voit se confirmer les positions des grandes puissance dans la région. L'URSS renforce ses liens avec l'Egypte de Nasser, et les Etats-Unis remplacent la France dans son rôle protecteur de l'Etat d'Israël. En mai 1967, Nasser demande au secrétaire général de l'Onu, U Thant, de retirer les forces de l'ONU du territoire égyptien. Tandis que l'Egypte reçoit le soutien de l'URSS et des pays arabes, le parti de la guerre l'emporte en Israël qui reçoit l'appui des Etats-Unis.

La guerre préventive, déclenchée le 5 juin par une attaque de l'aviation israélienne, se solde par une éclatante victoire d'Israël. L'armée israélienne fonce vers le Sinaï, s'emparant de Gaza et de Charm-el-Cheik, s'installe sur la rive est du canal de Suez et lève le blocus du golf d'Akaba. Deux jours plus tard (7 juin), la Cisjordanie et Jérusalem subissent une offensive. Les israéliens prennent le plateau du Golan au syriens. Tandis que le cessez-le-feu n'est pas accepté, les israéliens continuent d'avancer le long du canal. L'Egypte se résigne le 8 juin et la Syrie, le 10. Dès le 23 juin et malgré l'opposition des Nations Unies, le Parlement israélien annexe la partie arabe de Jérusalem. Les négociations au sein et en marge des Nations unies aboutissent le 22 novembre 1967 au vote de la Résolution 242 des Nations unies qui stipule qu'Israël doit se retirer de tous les territoires occupés.

Le général de Gaulle, qui a pris partie d'emblée comme l'agression israélienne et décidé l'embargo sur les avions, propose une concertations des 4 grandes puissances, idée rejetée à la fois par les israéliens et par les arabes. Les Nations unies décident d'envoyer un médiateur, Gunnar Jarring, qui propose un plan comprenant le retrait des forces israéliennes, la liberté de navigation, et une solution au problèmes des réfugiés palestiniens. Cette mission échoue en 1971.

Les américains déploient une grande activité diplomatique car ils estiment que le déséquilibre en faveur d'Israël crée par la guerre des Six jours est mauvais. Le secrétait d'Etat Rogers mène une négociation limitée pour aboutir à un véritable cessez-le-feu. De part et d'autre du canal de Suez, égyptiens et israéliens continuent une guerre d'usure : fusillades et opérations limitées. La mission de Rogers permet la conclusion d'un accord de cessez-le-feu en aout 1970.

L'autre aspect de la politique américaine est la réglementation des ventes d'armes. Les américains s'efforcent d'obtenir que l'on cesse la livraison d'armes, dans un camp ou dans l'autre. Mais c'est sans grand succès : la France vend des avions à la Libye, provoquant des protestations aux Etats-Unis et l'indignation d'Israël. Les israéliens sollicitent des armes américaines très modernes.

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Les suites de la décolonisation en Afrique

Du fait que leurs frontières sont l'héritage des colonisations, lesEtats africains sont souvent des constructions artificielles, ne respectant par l'unité des ethnies. Ainsi, la Somalie réclame un territoire situé au sud-est de l'Ethiopie, l'Ogaden et l'ex-côte française des Somalis, devenus le territoire des Afars et des Issas, convoitée également par l'Ethiopie.

Un autre conflit a opposé le Maroc et la Mauritanie, devenue indépendante en 1960. Le conflit s'est apaisé en 1969 et le Maroc a reconnu la Mauritanie. Il y a également un conflit algéro-marocain, à propos du Sahara dont une partie est revendiquée par le Maroc. A la suite de l'indépendance de l'Algérie qui se voit reconnaître par la France la souveraineté totale du Sahara, un bref conflit armé éclate en 1963, sans aucun résultat. Depuis la crise du Congo, il y a la conviction que toute modification des frontières risque d'avoir de graves répercussions dans l'Afrique entière et que la constitution d'Etats-nations, comme en Europe, pourrait être génératrice de troubles. Le principe d'intangibilité des frontières est donc adopté par l'Organisation de l'Unité africaine.

La guerre du Biafra est le plus grave conflit territorial de cette période en Afrique. Le Nigeria, territoire le plus riche d'Afrique occidentale, est devenu indépendant en 1960. C'est une Fédération dominée poliquement par les Haoussas et les Peuls, musulmans du Nord. Au Sud-Est, les Ibos, chrétiens qui habitent en majorité à Biafra, supportent mal cette domination et la répression exercée à la suite de l'assassinat du Premier ministre, Abubakar Tafewa Balewa. La tension monte et aboutit à la proclamation de l'indépendance du Biafra en 1967 et à une guerre civile, puisque le gouvernement fédéral n'accepte pas la sécession de cette région riche en pétrole.

Le gouvernement nigerian, soutenu par la plupart des pays du Tiers Monde, soumet le Biafra à une guerre impitoyable. Le Biafra est isolé. Les grandes puissances prennent elles aussi parti pour le gouvernement fédéral. Le général de Gaulle, invité à reconnaitre le Biafra par certains Etats africains, se prononce pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ; et la France ne manque pas d'encourager la sécession biafraise de même que la Chine populaire. Le Biafra, vaincu, dépose les armes en 1970.

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L'Amérique latine, nouvel enjeu entre l'Est et l'Ouest

En 1967, par le traité de Tlatelolco on convient de la dénucléarisation de l'Amérique latine. Les Etats-Unis, à la suite de l'accession de Fidel Castro à Cuba, veulent se préoccuper davantage de leur continent. Cependant « l'Alliance pour le progrès » de Kennedy en riposte à la politique de Castro, échoue. De fait, l'Amérique latine est le théâtre de violents affrontements. Des forces révolutionnaires poussées par l'exemple cubain se lancent dans la lutte, en ayant recours à la violence. Face à cette situation, les Etats-Unis sont amenés à soutenir des dictatures comme celle de Duvalier à Haïti ou à intervenir dans le but d'empêcher la contestation communiste. Les Etats-Unis interviennent donc en 1965 pour rétablir l'ordre en République dominicaine. Les sentiments antiaméricains se développent, ce qui favorise les entreprises castristes (politiques de Fidel Castro).

Dans plusieurs Etats (Bolivie, Chili, Pérou, Colombie) naissent des foyers révolutionnaires. En 1966, la conférence tricontinentale se déroule à la Havane sous la direction de Fidel Castro pour créer une solidarité entre l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine. Des leaders cubains (Che Guevara) s'engagent dans la guérilla. Les coups d'Etats se succèdent. L'avènement du régime socialiste perd rapidement l'appui des classes moyennes, aboutit à tendre les relations avec les Etats-Unis. Le 11 septembre 1973, un coup d'Etat militaire dirigé par le général Pinochet (Chili) et soutenu par la CIA, renverse le gouvernement de Salvador Allende (président du Chili) et provoque sa mort.

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Les rapports de force en Asie

Au début des années 1970, trois forces dominent l'Asie du Sud-Est :

– le Viêt-nam (soutenu par l'URSS, il définie la Chine populaire et les Etats-Unis dont il met l'armée en échec)

– L'inde

– La Chine

Bien que l'Indonésie soit (sur un plan démographique) le 5è pays au monde (après la Chine, l'Inde, l'URSS et les Etats- Unis), elle n'est pas une puissance militaire. En 1965, un coup d'Etat amène l'élimination du parti communiste en Indonésie et l'élimination du président Soekarno ainsi que la prise du pouvoir par l'armée. L'inde est puissante non seulement démographiquement mais aussi militairement. Elle reçoit aussi le soutient de l'URSS. Un conflit de frontière l'oppose au Pakistan : la région du Cachemire. Elle avait progressivement annexé cette région. Le Pakistan conclut avec la Chine (en 1962) un accord de délimitation des frontières pour se prémunir de contre la politique de son ennemi, l'Inde. En 1965, un conflit éclate et la rencontre en 1966 (soit un an plus tard) entre les dirigeants pakistanais et indiens met fin à ce conflit sans résoudre la question du Cachemire. Le Pakistan (soutenu par les Etats-Unis et la Chine), Etat musulman, est agité en raison des mauvaises relations entre ses deux provinces. Le Pakistan oriental est séparé par 1500km du Pakistan occidental. Ce dernier est composé du Bengal où la langue principale est le bengali. Le seul point commun entre les deux provinces est l'appartenance à la religion musulmane. Les difficultés sont dues au fait que la richesse du Pakistan provient essentiellement des exportations de produits agricoles du Bengale, pays surpeuplé pauvre qui n'en profite donc pas. Cela provoque des tensions entre les deux régions et en 1960 la création d'un mouvement de protestation dirigé contre le Pakistan occidental et la dictature du général Ayub Khan. Le chef du parti bengali est arrêté en 1968 sous prétexte d'avoir conspiré avec l'Inde (soutenu par l'URSS). En 1969 le régime d'Ayub Khan s'effondre (et est renversé par Yahia Khan) et donne lieu à des élections au suffrage universel. L'awami League revendique l'autonomie du Pakistan oriental. Aux élections de 1970, il obtient la majorité mais n'accède pas pour autant au pouvoir. En même temps que ces tensions montent, l'Awami League réclame l'indépendance du Bangladesh. L'URSS et l'Inde signent un traité de paix et d'amitié en 1971 qui modifie l'équilibre stratégique dans la zone et permet à l'Inde de tirer profit de la situation. En décembre de la même année, l'Inde intervient au Pakistan Oriental. Le Pakistan réagit en envahissant la région du Cachemire. Les combats aboutissent au remplacement de Yahia Khan par Ali Bhutto, à l'indépendance du Bangladesh et à la toute-puissance stratégique de l'Inde.

Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. L'entrée de la Chine dans le système international. Dix ans après sa proclamation, la République populaire de Chine est un pays qui compte, bien qu'il soit proscrit de l'ONU. Mais la révolution culturelle et le schisme sino-soviétique provoquent un repli sur soi, qui se manifeste par un recul de son influence dans le monde. La Chine s'enferme dans la dénonciation de la double hégémonie soviéto-américaine, et tentent de renouer des relations avec des pays qui refusent l’alignement (comme la France). L'isolement et les échecs de sa politique amène le pays à transformer ses orientation et à se rapprocher de l'Occident en s'ouvrant à l'étranger. La Chine est une puissance démographique, économique et militaire. Inaugurée en 1971, la nouvelle politique extérieure chinoise a comme axes le refus de l'hégémonie soviétique et le rapprochement avec les Etats-Unis. Préparé par la mission secrète de Kissinger en 1971 , le rapprochement sino-américain surprend le monde entier. Ce retournement, concrétisé par le voyage du président Nixon à Pékin en 1972 permet à la Chine de sortir de son isolement.

En 1976, lorsque la Chine entre à l'ONU, l'événement a une portée mondiale. La Chine gagne du terrain sur l'URSS. En Afrique, son aide aux jeunes Etats apparait à la fois plus désintéressée que l'assistance soviétique et plus proche des besoin des pays sous-développés. Elle s'engage dans des actions de coopération. En Asie, la Chine voyant dans le traité soviéto-indien des manoeuvres destinées à l'isoler, sabote le plan soviétique. Elle souscrit au traité sur la dénucléarisation de l'Amérique latine. En 1973, au sommet des pays non-alignés, l'URSS est au banc des accusés. Le harcèlement chinois a porté ses fruits dans le Tiers Monde.

La Chine noue aussi des relations avec les Etats d'Europe occidentale et la Communauté européenne, dans lequels elle voit des zones intermédiaires propres à ruiner l'hégémonie des Grands.

Le rôle du Japon. Dans un continent en profonde mutation, la situation du Japon est originale. Il appartient en fait au monde occidental bien que situé en Asie. Il est étroitement lié avec les Etats-Unis et à ses alliés, dont Formose (île de Taïwan). Le Japon ne peut rester indifférent à la modification des rapports internationaux et en particulier à l'éveil de la Chine. Les deux pays concrétisent un accord commercial et le Japon reconnait la République populaire comme le seul gouvernement chinois.

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