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La guerre du Viêt-nam

Les accords de Genève de 1954 n'ont pas ramené la paix en Indochine. Deux Etats se constituent : le Nord-Viêt-nam et le Sud-Viêt-nam, qui devient une république après avoir éliminé l'empereur Bao Dai.

Les Etats-Unis soutiennent le Sud-Viêt-nam et le régime catholique Ngô Dinh Diêm, le successeur de Bao Dai. Mais le mécontentement d'une population à majorité bouddhiste favorise la propagande du Front National de Libération (FNL) et la subversion des Viêt-congs soutenus par le régime du Nord-Viêt-nam. Des unités nord-viêtnamiennes s'infiltrent au Sud-Viêt-nam. Les américains estiment essentiel d'intervenir pour maintenir un Viêt-nam du Sud indépendant et libre de toute influence communiste. En 1961, le président Kennedy décide d'augmenter le nombre de militaires américains. Le gouvernement américain est alors décidé à prendre directement en charge la guerre du Viêt-nam.

Le président Johnson choisit, en 1964, d'intervenir massivement au Viêt-nam. Les bombardements au nord visent les objectifs militaires et en 1966 les abords d'Hanoi et d'Haiphong. Malgré son énorme supériorité matérielle, l'armée américaine s'enlise dans une guerre faite à la fois de guérilla et de batailles de grande ampleur. Au Viêt-nam du Sud, la guerre bouleverse les sociétés et déstabilise le pouvoir, la population aspire à la paix et les bouddhistes réclament l'ouverture de négociations. Fin 1967, l'opinion américaine évolue. On voit se multiplier des marches pour la paix dans de nombreuses villes américaines.

L'offensive Viêt-cong. Les responsables américains croient à une solution militaire jusqu'en 1968 lorsque le Viêt-cong (Front national pour la libération du Sud-Viêt-nam) déclenchent l'offensive du Têt (nom du nouvel an vietnamien). Plus de 100 villes et bases sont attaquées simultanément. Des commandos viêt-congs pénètrent jusque dans le centre de Saigon. Les troupes américaines ne peuvent espérer la victoire. Le malaise de l'armée et la résistance croissante d'une partie de l'opinion américaine oblige le président Johnson à annoncer l'arrêt partiel des bombardements sur le Nord et le retrait des troupes américaines du Viêt-nam du Sud si le Nord-Viêt-nam en fait autant. Le retrait américain : l'affaire vietnamienne provoque aux Etats-Unis une crise morale d'autant plus profonde qu'ils encourent la réprobation mondiale. La crise souligne les limites de la puissance américaine. Dès son entrée en fonction en 1969, le président Nixon met en application ses objectifs : la paix dans l'honneur et la vietnamisation du conflit qui permettrait de rapatrier progressivement les troupes américaines. Mais en même temps, les Etats-Unis sont amenés à intervenir contre les sanctuaires nord-vietnamiens du Cambodge et du Laos. Le premier retrait de soldats américains à lieu en juillet 1969. La vietnamisation du conflit ne signifie pas la fin des hostilités, parce que le

Nord-Viêt-nam (dont le dirigeant Ho Chi Minh meurt en septembre de la même année) tient à l'unification du pays et que la péninsule indochinoise est secouée par des bouleversements. Au Sud-Viêt-nam, le FNL (Font National de Libération) crée un Gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP). Au Cambodge, dont la neutralité avait été louée par le général de Gaulle en 1966, le prince Sihanouk est renversé en 1970 par un coup d'Etat, fomenté par le général Lon Nol soutenu par les Etats-Unis. Dans un premier temps, ceux-ci franchissent la frontière et vont intervenir ensuite avec leur aviation pour bombarder des groupes de Khmers rouges (mouvement politique et militaire cambodgien communiste) qui entretiennent la guérilla. Pendant ce temps, le prince Sihanouk crée un gouvernement cambodgien en exil. Les communistes cambodgiens entament une lutte contre le gouvernement de Lon Nol. Devant les pressions, Nixon décide de retirer les troupes américaines.

La fin de la guerre et la situation au Cambodge. Une offensive générale de l'armée nord-vietnamienne et celle du Gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP) déclenchée en 1972 amène les Américains à reprendre leurs bombardements sur le Nord-Viêt-nam. L'échec de cette offensive facilite la reprise des pourparlers secrets engagés à Paris entre le conseiller de Nixon et le Duc Tho, un Nord-vietnamien. En 1973 se conclut enfin, à Paris, un cessez-lefeu assortis de plusieurs dispositions : retrait des troupes étrangères, formation d'un Conseil national de réconciliation, et élections libres. Un accord semblable est conclu au Laos et un régime communiste est instauré.

Au Cambodge, le général Lon Nol (proaméricain) est de plus en plus menacé par les Khmers rouges. Au Viêt-nam même, les hostilités se poursuivent entre Sud-vietnamiens, Nord-vietnamiens et GRP (gouvernement révolutionnaire provisoire). Mais les Etats-Unis ont récupérés une liberté d'action diplomatique. En mars 1973, les troupes américaines sont totalement évacuées. L'aviation américaine cesse, 5 mois plus tard, en août, d'intervenir au Cambodge. La situation se détériore progressivement. L'affaiblissement puis le remplacement de Nixon par le général Ford accentue le pourrissement de la situation. Soutenus par la Chine et l'URSS, les Khmers rouges s'emparent de Phnom Penh (capitale actuelle du Cambodge) en 1975. Le nouveau régime se libre à un véritable génocide.

Pendant que les derniers américains évacuent, les assaillants rejettent toute négociation avec le général Duang Van Minh (nouveau chef du Sud-Viêt-nam) et en avril 1975, Saigon est prise et rebaptisée Hô Chi Minh-Ville. Le prestige de l'Amérique en est ressorti ternit.

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La modification des rapports internationaux dans le Tiers Monde

La crise des deux blocs est à la fois cause et conséquence de profonds changement dans les rapports Nord-Sud. Tout se passe comme si, dans une atmosphère de détente, les affrontements continuaient par pions interposés dans des zones périphériques en particulier en Asie et en Afrique (avec la guerre du Viêt-nam et la crise du Proche-Orient).

En 1954, les Etats-Unis tentent de fédérer les Etats pro-occidentaux (Pakistan, Philippines, Thaïlande) autour des trois grandes puissances occidentales. Mais cette organisation, l'OTASE, dépérit peu à peu. Le Pakistan prend ses distances, en concluant un accord avec la Chine en 1963. La Thaïlande est transformée en une immense base militaire au grand dam des thaïlandais au fur et à mesure de la guerre du Viêt-nam. Les gouvernements philippins ont également tendance à réclamer l'évacuation des bases américaines.

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Le développement économique et l'aide au Tiers Monde

Le fossé entre le niveau de vie des pays développés et celui des pays sous-développés se creuse tout au long des années 1960.

Le taux d'accroissement de la population, beaucoup plus fort dans les pays pauvres que dans les pays riches, constitue un obstacle supplémentaire à des changements en profondeur de l'économie de ces pays. Malgré un effort d'industrialisation, les pays sous-développés restent d'abord des pays exportateurs de matières premières. Or les termes de l'échange sont défavorables aux pays en voie de développement. Tandis que les prix de produits industriels en provenance du Nord augmentent sans cesse en raison de l'inflation, les prix des matières premières vendues par le Sud baissent nettement. On assiste à un échange inégal qui déstabilise le Tiers Monde, rendant impossible sa croissance.

Les formes d'aide aux pays sous-développés : elle est soit privée, soit publique. Elle peut prendre la forme d'investissements, de prêts ou de dons. L'aide occidentale est prépondérante. L'aide financière passe le plus souvent par le canal de firmes privées ou d'organisations internationales, comme la Banque Mondiale. Cette aide s'adresse surtout à l'Asie, au Moyen- Orient, à l'Amérique latine et enfin à l'Afrique. L'affaire de Cuba amène les dirigeants à se recentrer sur l'Amérique latine.

Après 1963, l'aide américaine tend à diminuer en raison du coût de la guerre du Viêt-nam.

L'assistance soviétique, destinée à favoriser l'indépendance économique des pays sous-développés, est sélective. Elle intervient dans le cadre de projets de développement planifié et elle accorde la priorité à l'électrification et l'industrie lourde. Comme l'Egypte, où l'URSS finance la construction du barrage d'Assouan (barrage sur le canal de Suez) et l'Inde où elle finance des aciéries. Les bénéficiaires de cette aide sont presque tous des pays neutralistes. Les dons sont limités à des cas exceptionnels. Les prêts sont conclus pour 12 ans à un faible taux d'intérêts et les remboursements prévus en monnaie

Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. locale ou en produits locaux. L'assistance britannique est surtout économique et financière, organisée autour de l'unité monétaire qui donne son nom à l'ensemble des pays, la zone sterling.

La France consacre une part importante de son PNB à l'aide aux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique noire et de l'océan Indien. La coopération y est importante (lycées, écoles, journaux, sociétés savantes,...). Plus de 30 000 enseignants français exercent à l'étranger, dont la plupart en Afrique du Nord.

Depuis 1960, la masse de l'aide aux pays sous-développés a tendance à diminuer en raison des réticences de l'opinion publique et du scepticisme croissant à l'égard de l'efficacité de cette aide. De près de 2% du PNB consacré par la France, l'aide passe a 0,68%, seule la coopération culturelle et technique se développe. Les pays du Tiers Monde préféreraient une organisation des marchés des matières premières qui leur permettrait d'écouler leur production. Le commerce entre Etats développés et Etats sous-développés devient un problème prépondérant. L'échec des CNUCED (conférences des Nations unies pour le commerce et le développement) est un problème qui doit être résolu. En 1964, 120 Etats sont représentés, dont 77 en voie de développement. Deux thèses s'affrontent :

– la thèse française : qui propose un accord international pour fixer les prix et alimenter un fonds d'aide aux pays sous-développés.

– la thèse anglo-saxonne, hostile à tout tentative pour relever le cours des matières premières et favorable à l'octroi de facilités pour l'exportation de produits manufacturés des pays sous-développés.

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Les regroupements des Etats du Tiers Monde

Issus des frontières de la colonisation, les territoires de ces Etats sont souvent hétérogènes et constituent des entités artificielles. A partir de l'indépendance, deux tendances contraires apparaissent :

– l'un tend à l'émiettement

– l'autre tend au regroupement.

Le panafricanisme ambitionne de réaliser l'unité économique et politique du continent noir. En 1960, tous les Etats francophones (sauf le Togo, le Mali et la Guinée) constituent le « groupe de Brazzaville » favorable à la coopération avec la France. Le nouveau président de l'ex-Congo belge y adhère. Se constitue en 1961, à l'encontre du groupe de Brazzaville, le « groupe de Casablanca » qui comprend le Maroc, le Ghana, la Guinée, le Mali et la République arabe unie, groupe hostile au néo-colonialisme et aux essais nucléaires français dans le Sahara. L'Afrique est donc divisée.

A la faveur de la fin de la guerre d'Algérie, les tensions entre les deux groupes de pays africains s'atténuent. En 1963, 30 chefs d'Etats africains adoptent la charte de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). Cette organisation joue un rôle non négligeable en promouvant les intérêts des Etats africains. Au Moyen-Orient, la Ligue arabe tente de favoriser le regroupement des Etats arabes. Mais l'unité du monde arabe est également revendiquée par différents leaders, comme Nasser, et par des forces politiques, comme le parti Baas (créé a Damas en 1947, visant à unifier le monde arabe en une seule nation).

En Amérique latine, l'Organisation des Etats américains est confrontée au problème de Cuba et à la question des guérillas fomentées par les Cubains, en Bolivie, en Colombie et au Venezuela..

En 1966, une conférence réunissant des délégués de gouvernements révolutionnaires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine choisit La Havane comme siège de l'Organisation « tricontinentale » censée organiser partout la lutte anti-impérialiste.

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Le Tiers-Monde à l'ère de la détente

C'est dans le contexte des crises (de celle de Suez à celle de Cuba) que naît le rôle international des pays du Tiers Monde.

Mais il prend tout à fait son essor à la détente. En 1973, les Nations Unies comprennent 135 membres. 25 Etats se rattachent au camp occidental, 12 au camp oriental, la plupart des autres se veulent non engagés. Les pays du Tiers Monde sont donc majoritaires et ils disposent même de la majorité des 2/3 nécessaires pour faire passer les résolutions au sein de l'Assemblée générale. L'héritage de la colonisation est lourd. L'ONU est engagée dans une guerre au Congo, sans avoir les ressources nécessaires. La période voit aussi l'affaiblissement des Nations Unis. Sous l'influence du groupe afro-asiatique, l'ONU passe son temps à protester contre le régime d’apartheid en République sud-africaine, le régime raciste en Rhodésie du Sud et le colonialisme sous toutes ses formes. Plusieurs dizaines de résolutions très fermes se révèlent sans portée réelle.

La plupart des pays du Tiers Monde s'affirment aussi non engagés et disent rejeter l'alignement aussi bien sur le camp occidental que soviétique. La première conférence se tient à Belgrade en 1961 à l'invitation de Tito, Nasser et Nehru. Les 25 pays participants manifestent leur réprobation de la politique des blocs. Les non-alignés n'ont pas de cohésion véritable. Ils connaissent des querelles internes. L'entente se résume, en définitive, à condamner l'impérialisme occidental.

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L'évolution des Nations Unies

L'ONU pèse assurément dans le sens de l'indépendance des colonies. Il faut attendre 1961 pour que les Nations unies votent une déclaration selon laquelle toute colonie doit immédiatement recevoir son indépendance. La décolonisation provoque un bouleversement de la structure diplomatique internationale. Les nouveaux membres se servent des Nations unies comme d'un tribune, où les positions occidentales sont mises en cause. C'est précisément à ce moment que le pouvoir réel passe du Conseil de sécurité, paralysé par l'exercice du droit de véto, à l'Assemblée nationale des Nations unies, où les pays du Tiers-Monde ont la majorité et où le groupe afro-asiatique fait la loi, privilégiant la lutte contre le colonialisme. Dans le même temps, le Secrétariat général de l'ONU devient un véritable gouvernement international. Hammarskjöld devient secrétaire général de l'ONU . Ce diplomate s'entoure de collaborateurs authentiquement « dénationalisés », ce qui lui vaut d'entrer en conflit avec l'URSS, à laquelle il refuse tout poste élevé dans l'appareil des Nations unies. Il organise l'intervention des Nations unies au Congo, où il trouve la mort en 1961 dans un accident d'avion.

Afin d'avoir prise sur le Secrétariat général, l'URSS réclame la substitution à un seul homme d'un groupe de trois hommes : la « troïka » composée d'un occidental, d'un communiste et d'un neutre chacun disposant du droit de véto. Elle veut ainsi transposer le mécanisme du Conseil de sécurité. Ce projet n'ayant rallié qu'un nombre modeste de suffrages, l'URSS, dans le but de restreindre l'importance du Secrétariat général et l'autonomie de ses acteurs soutient la nomination du candidat des

Afro-asiatiques le Birman U Thant. Sa longue administration est marquée par le déclin continu de l'autorité du secrétaire général.

L'influence du groupe afro-asiatique décroit à la suite de la violation de la charte par l'Inde elle-même qui s'empare par la force de l'enclave portugaise de Goa, des conflits indo-pakistanais et sino-indien, et aussi des multiples coups d'Etats africains. Ces facteurs contribuent à l'altération de l'image de l'ONU dans l'opinion internationale. Deux des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (URSS et la France) veulent limiter le rôle politique du secrétaire général et refusent à U

Thant toute délégation excessive en matière d'opération de maintien de la paix. Et le général de Gaulle ne se prive pas de critique publiquement le « machin ».

Enfin, les interminables discussions sur le désarmement font également beaucoup de tort à l'ONU. En 1945, l'Assemblée nationales des Nations unies crée une Commission de l'Energie atomique (CEA) composée des 11 membres du Conseil de sécurité et du Canada. Le délégué américain propose de mettre en place une Autorité du développement atomique chargée de contrôler la production mondiale en matière fissiles. Le délégué soviétique rejette immédiatement ce plan. Cependant, il préconise l'interdiction de la production d'armes atomiques et la destruction des stocks existants. L'impasse est totale.

En 1947, le Conseil de sécurité crée une Commission des armements de type classique. Le délégué soviétique demande la réduction proportionnelle au tiers de toutes les forces terrestres, aériennes et navales. Les puissances occidentales réclament le recensement préalable des armements existants, mais se heurtent au veto de l'URSS qui repousse tout contrôle.

Désormais, l'affaire du désarmement sera surtout traité en dehors du cadre des Nations unies, par le dialogue des deux super-Grands. Là aussi, c'est un échec pour l'ONU.

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